Le Centre d’Analyse et de Recherche en Droit de l’Homme (CARDH) a dressé un tableau sombre de la situation générale des droits humains qui se dégrade dans le pays dans son dernier rapport titré « État des droits humains en 2021, Hégémonie des gangs et hausse de la criminalité » publié le 15 décembre 2021.
Dans ce rapport de 24 pages et de 9 chapitres, le Centre d’Analyse et de Recherche en Droit de l’Homme (CARDH) a mis l’accent, entre autres, sur le dysfonctionnement des trois pouvoirs évoquant notamment la prise de contrôle du pouvoir par un exécutif monocéphale dirigé par le premier ministre Ariel Henry sans le contrôle du parlement, dysfonctionnel depuis le deuxième lundi du mois de janvier, un dysfonctionnement qui touche aussi le pouvoir judiciaire en raison du non renouvellement du mandat de près de 70% des juges d’instruction à travers plusieurs juridictions dans le pays.
Le CARDH a aussi fait la lumière sur le fonctionnement de l’institution policière.
Selon l’organisme de défense des droits humains des bailleurs n’ont pas tenu leur promesse dans le cadre du plan opérationnel de 2017-2021 de l’institution.
« Environ quatorze milles policiers, mal logés, mal payés, moralement faibles, non équipés (même pas un hélico !), pour près de 11 millions d’habitants, auxquels il est demandé des résultats face à une criminalité politiquement et économiquement bien « institutionnalisée », est une absurdité », a écrit le CARDH qui note aussi une augmentation des policiers assassinés en 2021.
« Dix policiers ont été assassinés en 2018, 37 en 2019, 26 en 2020. De janvier à 11 octobre 2021, au moins 31 ont été assassinés », précise le CARDH dans ce rapport.
Le CARDH dénombre en moyenne 200 groupes armés qui opèrent sur le territoire national dont « certains travaillent avec des autorités exécutives et locales ».
Des cas de kidnapping en forte hausse
Dans ce rapport le Centre d’Analyse et de Recherche en Droit de l’Homme a fait état d’une forte augmentation des cas de kidnapping dans le pays au cours de l’année 2021, concluant qu’Haïti est devenu durant cette année le pays ayant le taux de kidnapping par habitant le plus élevé de la région.
« Du 1er janvier au 15 décembre, 949 rapts ont été recensés dont 55 ressortissants étrangers de cinq pays, contre 796 en 2020 », précise le CARDH.
Pour les seul 14 premiers jours du mois de décembre, 106 rapts ont été enregistrés.
Suite à ces constats alarmants, le CARDH alertent sur le fait que les droits à l’éducation, à la santé, à la vie, le droit de vote et de se porter candidat mais aussi le droit d’accès à la justice des Haïtiens se dégradent constamment et considérablement dans le pays.
Par: Kervens Adam PAUL
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