PubGazetteHaiti202005

Liberté de la presse: acquis menacé, large plaidoyer pour la sauvegarde de cette liberté

Journée internationale de la presse

« L’information comme bien public », c'est autour de ce thème que le Bureau du secrétaire d'Etat à la communication a initié les débats ce lundi 3 mai pour commémorer la Journée mondiale de la liberté de la presse. Les intervenants ont tour à tour présenté les défis énormes auxquels font face les pratiquants de ce métier. 

 


Le gouvernement haïtien à travers le Bureau du secrétaire d'État à la communication a commémoré la Journée mondiale de la liberté de la presse dans le sillage du classement de la liberté de la presse publié par RSF où Haïti perd quatre places pour se positionner en 87e position. 


Pour le secrétaire d’Etat à la Communication, Frantz Exantus, ce thème choisi montre l’obligation pour tous les acteurs du corps social de s'intéresser aux questions afférentes à la presse et à l'effectivité de ce corollaire essentiel en particulier la liberté.


L'occasion pour Frantz Exantus, journaliste senior, d'allumer les projecteurs sur des journalistes qui se sont offerts en holocaustes en Haïti en vue de conserver cet acquis « la liberté de la presse »
 

« La liberté de la presse s’est toutefois construite dans un contexte revendicatif qui a souvent vu les hostilités de ceux qui vont à contre-courant de l’histoire universelle s’opposer à l’aspiration légitime des avant-gardistes et courageux du secteur. Les assassinats crapuleux des journalistes Jean Leopold Dominique, Brignol Lindor, Jacques Roche, Alix Joseph, François Latour », a-t-il mentionné avant de citer les cas les plus récents à savoir l'assassinat du journaliste Néhémie Joseph, du photojournaliste Vladjimir Legagneur. 


Aux yeux du secrétaire d'Etat, nonobstant ces épisodes malheureux qui ont jalonné la lutte pour la liberté de la presse, celle-ci a connu un essor considérable et proportionnel à l'expansion des technologies de l’information et de la communication. 


Cependant, Frantz Exantus voit en l’utilisation abusive de la nouvelle technologie créant un pullulement des nouveaux médias comme une entrave à l'exercice régulé et réfléchi de la liberté de la presse. 

M. Exantus touche du doigt des mauvaises pratiques qui caractérisent la profession de nos jours dont la désinformation, l'amateurisme dans le processus informationnel, les atteintes à la vie privée, la violation du droit à l'image, la propagation des contenus diffamatoires et discriminatoires.


Selon Frantz Exantus, journaliste sénior, devenu secrétaire d'État à la communication, il y va de la  responsabilité des journalistes de vérifier l'authenticité et l'exactitude de l'information, de respecter l'éthique professionnelle.

 

Dans un message écrit, lu par une représentante de l'OPC, le protecteur du citoyen Renan Hédouville a mis l'accent sur « des défis énormes que nous devons tous relever si nous voulons que l’information devienne un bien public en droits humains. »


« Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression. Ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions », indique le titulaire de l'Office de la protection du citoyen.


« Surmonter les barrières empêchant aux journaliste d’avoir accès à l'information en temps réels, faciliter davantage aux journalistes l'accès aux nouvelles technologies de l’information et de la communication particulièrement l’internet, rendre accessible l’information en milieu urbain et rural, engager les poursuites à l'encontre des violateurs des droits à la liberté de la presse en Haiti », sont les recommandations du protecteur du citoyen Me Hédouville.


L’OPC dit renouveler par ailleurs son plein attachement à la liberté de la presse et dit affirmer sa volonté de travailler aux côtés des autorités étatiques et les associations des patrons de presse et les associations des journalistes pour le renforcement de la protection des journalistes en Haïti dans une perspective de faire du droit à l'information un bien public. 


De son côté, Romel Pierre, représentant des associations de journalistes haïtiens (AJH), pense que ce 3 mai est une journée de réflexion qui va permettre de réfléchir sur les pratiques du métier, sur son rôle dans la société haïtienne.


L'impunité et le manque de respect pour le travail des journalistes, ces deux choses inquiètent énormément Romel Pierre, journaliste de 35 ans de carrière.

À la place de célébration, Romel Pierre dit penser à la disparition du photojournaliste Vladimir Legagneur, du meurtre du coproprietaire Radio Sans Fin, Rospide Pétion, du correspondant de Radio Mega, Néhémie Joseph, dont les assassinats sont restés impunis


M. Pierre montre toute l'importance de la liberté d'expression et reconnaît que l’information est un outil important pour le fonctionnement de la société. 


« Des journalistes seniors ont milité pour le droit de la parole. Aujourd’hui, l’information comme bien public est une autre question », avance-t-il, tout en plaidant en faveur de l'accès à l'information pour que véritablement l’information devienne un bien public. 


M. Pierre encourage une culture de la tolérance par l'information et en profite pour défendre la liberté d’expression dans le pays car, soutient-il, la liberté de la presse se trouve à l'intérieur de la liberté d’expression. 


De l'avis de Romel Pierre, l’information est liée à la vérité. En ce sens, il appelle les journalistes à jouer leur rôle en matière d'éducation, d’information, d’analyse et de guide que représente la presse. 

 

 

 

Par Michelson Césaire

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