PubGazetteHaiti202005

Haïti/Justice : le dossier de Magalie Habitant, Prophane Victor, Elionor Devallon déféré au cabinet d'instruction

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Le commissaire du gouvernement Frantz Monclair a transféré ce lundi 14 avril 2025 au cabinet d’instruction le dossier de dix personnes, dont trois anciens responsables de l’État, à savoir Prophane Victor, Magalie Habitant et Elionor Devalon, soupçonnés de liens avec des groupes armés. Trois autres individus ont été libérés pour absence de preuves.


Le dossier explosif des liens présumés entre certaines figures de l’administration publique et des gangs armés avance à grands pas. Ce lundi, le commissaire du gouvernement près le tribunal de première instance de Port-au-Prince, Me Frantz Monclair, a déféré au cabinet d’instruction dix des treize personnes récemment interpellées par la DCPJ dans le cadre de cette affaire. Trois individus, arrêtés en même temps que l’ancien député Prophane Victor, ont été remis en liberté, faute de charges retenues contre eux.

Les personnalités les plus en vue dans ce dossier sont Magalie Habitant, ancienne directrice du Service National de Gestion des Résidus Solides (SNGRS), arrêtée le 9 janvier 2025 ; Prophane Victor, ex-député de Petite Rivière de l’Artibonite, et respectivement du parti Bouclier, arrêté le 12 janvier ; et Elionor Devallon, ex-directeur général de la Caisse d’Assistance Sociale (CAS), appréhendé le 30 janvier en compagnie de deux policiers affectés à sa sécurité. Ces trois anciens hauts responsables de l’Etat devront désormais s’expliquer devant un juge instructeur.

Parmi les personnes relâchées figurent Monier Evens, Glaude Jacquelin et Felix Peterson. Selon la DCPJ, leur arrestation n'était que circonstancielle, survenue lors de l'interpellation de Prophane Victor. En revanche, sept autres individus appréhendés au domicile de ce dernier ont également vu leur dossier transféré à l’instruction.

Dans une vidéo diffusée par Radio Télé Ginen, Me Arnel Rémy, avocat d’Elionor Devallon, a vivement critiqué la procédure. Il affirme que son client est innocent et que le rapport de 43 pages présenté par la DCPJ n'apporte aucune preuve tangible. « Le dossier est vide. Mon client n’a fait qu’aider quelqu’un dans le besoin », a-t-il déclaré, ajoutant que les accusations d’affiliation à des gangs sont infondées.

L’homme de loi en a profité pour dénoncer la lenteur du traitement judiciaire et a appelé à un changement urgent au sein du parquet. 

Ce transfert vers le cabinet d’instruction marque une nouvelle étape dans ce dossier sensible mêlant politique, justice et insécurité.

 L’opinion publique, elle, reste suspendue aux juges qui seront nommés pour faire toute la lumière sur ces accusations. 


Ce dossier survient à un moment où l'insécurité s'aggrave et les forces de l'ordre peinent à faire  face aux violences des gangs qui tuent, pillent et causent les déplacements par milliers de personnes à travers le pays. 

 

 

 

Par Wideberlin SENEXANT

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