PubGazetteHaiti202005

216ème anniversiare du Drapeau:- Vous n'aviez rien compris! Le coup de semonce du Maire de l'Archaie Rosemila Petit Frère au President de la République, aux Parlementaires et aux elites Haitiennes.

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Port-au-Prince, le Dimanche 19 Mai 2019
(www.gazettehaiti.com)


La Mairesse de l'Arcahaie n'y est pas allée avec le dos de la cuillère dans son diagnostic de la situation du pays. Le Président Jovenel Moise et le Parlement n'ont pas été épargnés." Notre drapeau crie au secours, Notre drapeau est en peril. Après ce que nous avons vécu ces deniers mois, ces derniers jours et ces dernières heures, le drapeau est en peril "a d'entre de jeu declaré Rosemila Petit Frère. "Le drapeau est en peril quand la nation va mal et le drapeau trépasse quand les filles et fils du pays se mitraillent", a lancé la Mairesse devant un public acquis à sa cause. Elle rappelle aux autorités participant à la celebration du bicolore que le drapeau est plus qu'un symbole. "Il est une déclaration et plus qu'une déclaration, il est la religion d'une nation et plus qu'une religion, il est l'essence même de la nation", avant de s'en prendre aux différentes autorités présentes en la circonstance.

Dans un style qui rappelle l'ex Président Jean Bertrand Aristide, l'Edile de la Cité du Drapeau frappe fort dans un discours qui fera sûrement date. Elle s'est adressée directement au Président Jovenel Moise et aux Parlementaires, qui selon elle, passent à coté de la mission pour laquelle ils sont payés. "A chaque fois que le drapeau de l'insécurité monte, le drapeau du developpement baisse pavillon et à chaque fois que le drapeau de la mauvaise gouvernance est hissé à la Primature et au Palais National, le drapeau du desespoir et du rêve des jeunes se déchire en miettes morceaux", a-elle ajouté.

La première cible de Rosemila a été le Président Jovenel Moise: "Mr le Président, vous êtes le comptable de la joie et de la peine, de l'espoir et du desespoir, de la confidence et de la méfiance du peuple haitien" a lâché la Mairesse. Comme pour dénoncer la gestion du pouvoir par Jovenel Moise, Rosemila Petit Frère connue pour son franc parler tacle: " vous avez un devoir de résultats et non de moyens, un devoir de changement et non de promesse de changements, une obligation de verite et non de contre-vérité". Au Chef de l'Etat, la Mairesse de l'Arcahaie rappelle que le peuple a besoin d'espoir et non de promesse. "Tant que le souverain peuple se plaint et tant qu'il craint pour son avenir le drapeau est souillé et profané et vous n'avez rien compris du bicolore", dit-elle au Président visiblement emabarrassé par ce discours qui met à nu les problèmes du pays. 

Avec les parlementaires, la Mairesse n'était pas du tout tendre. Dans une parole sans filtre, elle leur a rappélé leur devoir: Avez -vous oublié vos promesses de campagne? "Moi parlementaire, je voterais des lois au profit du plus grand nombre. Moi parlementaire, je contrôlerais les actions du gouvernement et moi parlementaire je nommerais pas de Ministres au sein du gouvernement et je ne protégerais pas les présumés criminels et je participerais aux séances pour lesquelles je suis payée et moi parlementaire je n'organiserais des séances uniquement pour sanctionner des Ministres" s'est plainte la Mairesse. Et enfonce le clou: tant que vous ne servez pas la république avec dignité, avec fougue, avec diligence, avec amour et passion, vous n'avez rien compris et le drapeau est souillé et profané. 

La première citoyenne de l'Arcahaie responsable de la gestion de cette partie du territoire a aussi critiqué la façon dont l'Etat Central traite sa ville. Pas de routes, pas d'infrastrucures sanitaires, pas de Centres professionels s'indigne-t-elle. " On ne traite pas ainsi une ville historique, une ville symbolique ". "Tant que la ville est humiliée, maltraitée, vous n'avez rien compris, persiste l'ancienne dirigeante du parti INITE.

Les élites du pays ont été eux aussi dans le viseur de l'Edile. Selon elle, ces élites eux aussi n'ont rien compris parce qu'elles n'ont pas su assumer leurs responsabilités envers le drapeau. 

La police nationale a été la seule a être saluée par Rosemila Petit Frère pour son travail à l'occasion de la celebration du drapeau. " Vous nous avez servis, vous nous avez protégés! Bravo messieurs! Quand la politique veut, la politique peut". 

Au passage, elle a taclé les dilapidateurs des fonds PétriCaribe. Le peuple réclame le procès PétroCaribe et il devra se tenir au nom du principe de la réddition des comptes tranche-t-elle. 

S'attaquant à la division qui ronge notre société, Rosemila Petit Frère a déclaré et nous citons: "van divizyon an kraze enstitisyon nou yo, van divizyon an kofre pwogrè sosyal, ekonomik peyi a. Van divizyon an leve Wòb gouvènman an, Wòb Palman an, Wòb Opozisyon an, Wòb Sektè Prive a, Wòb Sosyete Sivil la, ata Wòb Laprès"

La Mairesse a par ailleurs dénoncé la division considérée comme une maladie incurable et qui produit le sous-développement. "Pas de progrès sans l'unité du peuple", a souligné Rosemila Petit Frère rappelant les prouesses réalisés par nos ancètres pour avoir priorisé l'unité. Pour conclure, elle a offert au Président de la République les clefs de la Cité du Drapeau pour réaliser le dialogue tant souhaité par tous.
Le discours de la première citoyenne de l'Arcahaie n'est pas passé inaperçu dans l'opinion. Tout de suite après, les réseaux sociaux ont été monopolisés par des commentaires les uns plus élogieux que les autres. Beaucoup saluent le courage de cette femme, connue pour son franc-parler, dans une société où la vérité se tait et se cache sous la table des intérêts mesquins.

Jose Emmanuel

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