PubGazetteHaiti202005

17 Octobre/Mobilisation Pétro: Des centaines de milliers de personnes dans les rues pour le départ de Jovenel Moise et le procès PétroCaribe/deux morts et une vingtaine de blessés/ Jovenel Moise contraint de prendre l'hélicoptère pour rentrer à Port-au-

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Port-au-Prince, le Mercredi 17 Octobre 2018
(www.gazettehaiti.com)

C'est définitivement un tournant dans le cadre de la mobilisation pour exiger le jugement des dilapidateurs des 3.8 milliards de dollars du Fonds PétroCaribe. C'est tout un pays qui a craché sa colère devant le laxisme des autorités á faire la lumière sur ce vaste cas de corruption. En effet, à l'appel des partis politiques de l'opposition dans sa diversité et les Pétrochallengers des centaines de milliers de jeunes pour la plupart sont descendus dans les rues de la Zone Métropolitaine et  dans plus d'une dizaine de villes de provinces ( Cap Haitien, Cayes, Gonaïves, St Marc, Jérémie, Jacmel, Léogane, Port-de-Paix, Hinche, Mirebalais, Petit-Goâve, pacifiquement pour réclamer la démission du Président Jovenel Moise et la restitution des 3.8 milliards de dollars. 

Partis de divers points de la Capitale, des militants politiques, des universitaires, des écoliers, des professionnels de la classe moyenne se sont convergés sur la Route de Delmas avec pancartes en mains avant de prendre la direction de Pétion-Ville. Comme une foumillière, les protestataires qui se radicalisent de plus en plus ont foulé le macadam tout en réclamant justice. 

Tout a commencé tôt ce matin au Pont Rouge au moment où le Président Jovenel Moise devait déposer comme la tradition le veut une gerbe de fleurs au pied de la statue de Jean Jacques Dessalines à l'occasion du 212eme anniversaire de son assassinat. En dépit d'un important dispositif de sécurité des manifestants ont réussi à conspuer  le Président Jovenel Moise et lancer  une pluie de pierres et de tessons de bouteille sur le cortège présidentiel qui quittait les lieux à destination de Marchand Dessalines pour la cérémonie commémorative officielle. S'en est suivi un véritable affronttement entre les agents de l'UDMO qui ripostaient à coup de raffales d'armes automatiques, en face des protestataires en furie. Bilan: deux policiers  blessés et les vitres d'un bus abandonné par ses occupants totalement brisés. Les supporters de Jovenel Moise qui prétendaient pouvoir faire face aux manifestants n'ont pas pu résister. Ils ont pris comme le cortège Présidentiel, la poudre d'escampète. 

Et c'est au  Pont Rouge que le signal d'un véritable Leve Kanpe allait être donné avant de gagner comme une trainée de poudre les communes de Port-au-Prince, de Delmas, de Cité Soleil, de la Croix-des-Bouquets et les villes de provinces. Cette grande démonstration de force allait être émaillée par moment d’échauffourées et de violences entre la police et les protestaires que ce soit dans la Capitale ou les villes de provinces. À Pétion-Ville par example, la tension était montée d'un cran, on dirait un camp retranché. La police a tiré des rafales d'armes automatiques et notamment dans les environs de l'hôtel Kinam pour repousser les manifestants. Au moins une dizaines de blessés dont des policiers soit par balles ou à coup de pierres.

Dans la trosième ville du pays, les Cayes, deux morts par balles ont été  enregistrés lors d'un affronttement entre la police qui a tiré pour éviter que la foule prenne la direction de l'hôtel de Gabriel Fortuné et les manifestants qui lançaient des jets de pierres. La foule furieuse a incendié 5 Motocyclettes stationnés au Commissariat puis  bléssé un policier à coup de pierres. 

Au Cap-Haitien, plusieurs milliers de personnes ont gagné les rues au cri de Aba Jovenel. Sur leur parcours, des manifestants ont attaqué à coup de pierres le bureau de la Délégation. Au moins Sept personnes en sont sorties blessées par balles.

À St Marc, aux moins six  membres de la population ont été blessés par balles quand l'advance de la sécurité du Président Jovenel Moise a tenté de franchir les barricades dressées par les manifestants pour empêcher que le Chef de l'État et sa délégation reviennent à Port-au-Prince. Un échange de tirs a éclaté entre les policiers et des manifestants armés. Un Bus de la compagnie Dignité qui revenait de Marchand a été incendié par les manifestants. Jovenel Moise a dû prendre un hélicoptère. Le Premier Ministre Jean Henry Céant quant à lui a abandonné la route principale ( la nationale # 1) et a emprunté  un autre chemin pour rentrer à Port-au-Prince.

Les Gonaïviens ont aussi marché pacifiquement dans les rues pour réclamer le procès PetroCaribe. Au cours de la marche, des partisans de Youry Latortue et un autre groupe connu sous le nom de "Les Indépendants" ont failli en venir aux mains alors qu'ils manifestaient  tous pour éxiger la réddition de comptes. 

A   Port-de-Paix, ville natale de la Première Dame, les protestataires ont vertement critiqué le Président Moise pour ses nombreuses promesses non-tenues à l'endroit du Département du Nord Ouest. Eux aussi éxigent son départ du pouvoir.
Durant toute la journée les activités étaient au point mort dans pratiquement toutes les villes où se tenaient des mouvements de protestations.Tout était au point mort dans la zone Métropolitaine. Des barricades de pneus enflammés et de carcasses de voitures ont été érigés un peu partout sur la chaussée dans le cadre de ce vaste mouvement de protestation qui a pris fin à l'issue d'un dernier affrontement entre les forces de l'ordre qui montaient la garde devant le Palais National et des manifestants qui tentaient de traverser un barrage. Les policiers ont dispersé la foule en lançant des gaz lacrymogènes à profusion.
Les opposants de Jovenel Moise et les Pétrochallengers promettent de rester dans les rues jusqu'à ce qu'ils aient gain de cause.

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