PubGazetteHaiti202005

Manifestations violentes au Minnesota  pour réclamer justice pour George Floyd : la garde nationale appelée en renfort

Un des  building incendiés par les manifestants




Des agents surveillent les manifestations dans les rues de St. Paul, au Minnesota. C'est le troisième jour que des gens se rassemblent, réclamant que justice soit faite pour George Floyd.

La mort de George Floyd n'a pas tardé à susciter de la colère dans les rues de Minneapolis, qui a été le théâtre de débordements durant deux nuits consécutives. Pour éviter d'autres dérapages, le gouverneur de l'État du Minnesota a autorisé jeudi l'intervention de la garde nationale.

C'est le maire de Minneapolis, Jacob Frey, qui a formulé cette demande après que des manifestants eurent pillé ou mis le feu à une vingtaine de commerces, non loin du commissariat où travaillaient les agents impliqués dans l'arrestation de George Floyd.

Il ne faut pas ajouter du drame au drame, a déclaré Jacob Frey.

En réponse à l'appel du maire Frey, le gouverneur de l'État, Tim Waltz, a signé un décret autorisant l'intervention de la garde nationale du Minnesota. La Ville de Minneapolis a épuisé toutes ses ressources et a demandé de l’aide […] afin d’assurer une réponse immédiate, peut-on lire dans le document, où l'on affirme que la Ville de St. Paul a formulé elle aussi une demande similaire.

Sur son compte Twitter, la garde nationale du Minnesota s'est dite prête à intervenir alors que d'autres manifestations sont prévues en soirée.

Indignés et choqués par la mort de George Floyd aux mains de la police lundi dernier, des habitants de Minneapolis ont investi la rue pour dénoncer la violence dont il a été victime.

Dans une vidéo devenue virale, filmée par une passante sur Facebook Live, on voit cet homme afro-américain de 46 ans plaqué au sol sur le ventre par un policier qui l'immobilise avec un genou sur le cou. Après avoir signalé à plusieurs reprises qu'il peine à respirer, George Floyd cesse de bouger et semble perdre connaissance.


Des manifestants ont déclenché des incendies dans la nuit du 27 au 28 mai, non loin du commissariat où travaillaient les agents impliqués lors de l'arrestation de George Floyd.

Deux enquêtes en cours

Les autorités locales et fédérales tentent toutes deux de faire la lumière sur cette affaire.

Le département américain de la Justice a affirmé faire de l'enquête sur l'implication de la police une priorité absolue. Le communiqué du département de la Justice indique que des procureurs et des enquêteurs expérimentés du FBI ont été désignés pour participer à cette enquête visant à déterminer si les policiers ont violé les lois fédérales.

Une enquête robuste et méticuleuse sera menée, a assuré Erica MacDonald, procureure de l’État du Minnesota, lors d'un point de presse, en fin de journée.

Le FBI demande à « toute personne qui était présente avant, pendant et après l’incident » de communiquer avec les autorités afin d’aider à reconstituer le fil des événements. Chaque pièce du casse-tête compte, a dit en substance Rainer Drolshagen, l'agent spécial du FBI chargé du dossier, lors de la même conférence de presse.

Les quatre policiers impliqués ont été limogés, mais aucune inculpation n'a encore eu lieu. Selon le procureur du comté de Hennepin, Mike Freeman, qui participait aussi au point de presse des autorités, ceux-ci ont tous invoqué le 5e amendement, soit le droit à ne pas s'auto-incriminer et à garder le silence.

Un peu plus tôt dans la journée, le chef de la police de Minneapolis, Medaria Arradondo, a reconnu qu'il y avait un déficit d'espoir dans sa ville et que ses équipes y avaient contribué.


George Floyd était âgé d'une quarantaine d'année.

Dans tout le pays, les appels pour que justice soit rendue se sont multipliés. Mercredi, la famille de George Floyd a réclamé l'inculpation pour meurtre des policiers impliqués.

Le maire de Minneapolis s'est demandé pourquoi l'homme qui a tué George Floyd [n'était] pas en prison.

De nouvelles vidéos semblent écarter la thèse avancée par la police selon laquelle George Floyd, soupçonné d'avoir tenté d'écouler un faux billet de 20 $, aurait résisté à son interpellation.

Le président américain Donald Trump a précisé qu'il avait demandé au FBI et au département de la Justice de faire la lumière sur cette disparition triste et tragique. Mes pensées vont à la famille et aux amis de George. Justice sera rendue!, a-t-il tweeté.

L'ONU veut que cessent les « meurtres » de Noirs par la police

La haute-commissaire de l'ONU aux droits de la personne, Michelle Bachelet, a condamné dans les mots les plus durs la mort de George Floyd, appelant les autorités américaines à agir pour mettre fin à ces « meurtres » d'Afro-Américains.

C'est le dernier d'une longue série de meurtres d'Afro-Américains non armés commis par des policiers américains et des autojusticiers, a-t-elle dit dans un communiqué.

« Je suis consternée de devoir ajouter le nom de George Floyd à celui de Breonna Taylor [une ambulancière tuée dans son appartement], d'Eric Garner, de Michael Brown et de plusieurs autres Afro-Américains non armés qui sont morts au fil des ans aux mains de la police – ainsi qu'à ceux de personnes telles qu'Ahmaud Arbery et Trayvon Martin qui ont été tuées par des autojusticiers », a déclaré Mme Bachelet.

L'affaire rappelle en effet celle d'Eric Garner, qui est mort en 2014 à New York après avoir été asphyxié lors de son arrestation par des policiers blancs. Tout comme George Floyd, lui aussi avait dit : Je ne peux pas respirer, une phrase ensuite reprise par le mouvement Black Lives Matter.

La mort de Philando Castile, abattu dans une ville du Minnesota lors d'un contrôle de routine par la police sous les yeux de sa conjointe et d'une fillette, en 2016, est aussi fraîche en mémoire.

Les autorités américaines doivent prendre des mesures sérieuses pour mettre fin à ces meurtres et pour s'assurer que justice soit faite lorsqu'ils se produisent.

Michelle Bachelet, haute-commissaire de l'ONU aux droits de la personne

Le rôle que joue la discrimination raciale [...] dans ces morts doit être examiné de manière approfondie et traité comme il se doit, a-t-elle insisté.

Les procédures doivent changer, des systèmes de prévention doivent être mis en place et, par-dessus tout, les policiers qui ont recours à un usage excessif de la force doivent être inculpés et condamnés pour les crimes commis, a plaidé la haute-commissaire.



Gazette Haiti ave Reuters, AFP et Radio Canada

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