PubGazetteHaiti202005

La facture économique de la propagation du #COVID-19 risque d’être extrêmement salée pour l’économie haïtienne.

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La pandémie du coronavirus fait des ravages avec des milliers de morts et de contaminés dans le monde. Ce qui pousse des états à prendre des mesures drastiques comme la fermeture des frontières et le confinement. Cette situation a de graves conséquences sur l’économie de ces pays. Haïti, avec la déclaration de l’état d’urgence sanitaire accompagnée d’un train de dispositions, suite à la découverte de deux cas testés positifs, n’en sera pas exempte.

Conscient de cet état de fait, la Banque de la République d’Haïti annonce la mise en place d’un ensemble de mesures visant à atténuer la dégradation des conditions de vie de la population par les impacts négatifs du Covid-19. Il s’agit notamment de la réduction des taux directeurs de la Banque Centrale, la diminution des coefficients de réserves obligatoires, la baisse du taux de refinancement de la BRH, la renonciation par la Banque centrale des frais relatifs aux virements interbancaires et le relèvement des limites de transactions effectuées à travers les services de paiement mobile. Ces mesures impliquant les institutions financières entreront en vigueur à parti du lundi 23 mars prochain, informe la Banque des banques qui annonce également la modification des taux d’intérêt sur les bons BRH.

Assez souvent les dispositions de la BRH n’atteignent pas le niveau d’impact nécessaire sur l’économie nationale en raison de sérieux problèmes structurels du secteur. Selon l’économiste Richard Sérent l’efficacité de ces mesures, qui visent à soutenir l’activité économique sur le marché local, dépend de deux facteurs essentiels. Premièrement, le chroniqueur économique estime nécessaire de réduire le déficit budgétaire du gouvernement et le financement monétaire par la BRH. Le succès de ces mesures dépendra également des efforts du gouvernement pour obtenir l’appui budgétaire de la communauté internationale, pense M. Sérent. Car cela permettra au gouvernement de disposer des moyens financiers de sa politique afin d’éviter le recours au financement monétaire de la BRH. Aussi, les autorités monétaires et budgétaires doivent, à travers le secteur bancaire, favoriser le financement des secteurs productifs comme l’agriculture et les sous-secteurs portant sur la production locale.

« Il s’agit d’une bonne chose pour les entreprises dans la mesure où cette décision des autorités monétaires tend à alléger le crédit dans le système bancaire », estime, pour sa part, l’économiste Enomy Germain qui salue ces dispositions de la BRH. Selon lui, cela favorisera l’accès au crédit, le renforcement et/ou la création d’autres entreprises et diminuera le taux de chômage. Néanmoins, M. Germain pense que ces mesures pourraient de ne pas avoir d’effets sur le court terme. Parce que, selon lui, les entreprises éviteront de contracter des crédits à cause de la situation d’incertitude économique qui règne dans le pays depuis environ trois ans et qui s’est aggravée par le #COVIOD-19 qui affecte sévèrement l’économie mondiale. Il croit nécessaire pour la BRH d’étendre ces mesures sur le moyen et le long terme pour permettre la relance des activités des entreprises qui, malheureusement, continuent de subir les conséquences des derniers mouvements sociopolitiques.

D’un autre côté, Enomy germain recommande la prudence concernant les conséquences négatives que pourrait avoir cette décision sur l’économie nationale dans la mesure où la libération de la liquidité peut avoir des effets pervers. Il cite par exemple, l’augmentation du niveau de l’inflation et la détérioration du taux de change si ces mesures ne sont pas accompagnées d’autres mesures nécessaires qui relèvent de l’Etat central et de la société.

 


Par D. O. C

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